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A l’origine, la légende veut qu’on aurait mis au défi Ernest Hemingway d’écrire une histoire complète en seulement six m

A l’origine, la légende veut qu’on aurait mis au défi Ernest Hemingway d’écrire une histoire complète en seulement six mots. Sa réponse : For Sale : Baby shoes, never worn (A vendre : chaussures de bébé, jamais portée). Toujours selon la légende, Hemingway jugea le résultat, comme la meilleure histoire qu’il ait jamais écrite. Je vous propose dans ce blog mes histoires en six mots. Et mon premier et maladroit roman : Rouge-Temps. Christ. Attention copyright sur les textes.

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Rouge Temps. 1

 

 

Il est là devant moi. Je le regarde, Mao l’ignore…
Le ciel est rouge, le printemps n’est plus très loin. Je pense souvent à eux…
Il y a quelques semaines, ils m’ont envoyé une carte postale de Jérusalem. Ils devaient ensuite rejoindre Moscou.  J’ai eu un drôle de pressentiment ce matin en lisant le Globe, une brève en page internationale disait que deux corps salement mutilés avaient été retrouvés dans un entrepôt désaffecté dans la banlieue moscovite, au nord, dans une sinistre zone industrielle. Les victimes, qui ne ressemblent à plus rien, pourraient être de nationalité française. Un hôtelier dit ne plus avoir de nouvelles d’un couple de français qui avaient réservé pour plusieurs nuits. Je me suis souvent trompé dans cette histoire, j’espère qu’une fois encore je suis dans l’erreur…

 

1

Il passait souvent de longues heures à observer la ville de la fenêtre de son studio. Ce soir-là, tout était calme… La nuit venait de poser sa cape noire sur la cité. Dans l’obscurité, les grilles rouillées du square Van Gogh n’existaient plus et le feuillage des marronniers se résumait à une tâche sombre se déplaçant au gré du vent. A l’est, la tour C du quartier Zola, la seule visible de son studio, dégueulait sa rancœur, colosse de béton toisant Saint-Sépulcre et son clocher d’ardoises. Théo habitait boulevard Alighieri Dante, dans un studio
perché au 4ème étage d’une bâtisse usée. 
Le bip de sa Casio lui rappela qu’il était temps de se coucher. Il voulut descendre sa persienne chargée d’histoire, mais une fois encore elle lui imposait un de ses caprices. Il n’insista pas… Avant de baisser les paupières, il termina “ l’Enfer ”, un roman de René Belleto ; il s’endormit avec les derniers mots du livre : 
Maître absolu, je me trouvais seul dans ma ville déserte, je ne savais pas…

 

 

2

7h40… Carla l’attendait à 8 heures. Son petit déjeuner fut vite avalé. Il dévala les escaliers dans un fracas qui ne lui était pas habituel. Il poussa la porte. Le ciel était gris. Le vent s’amusait à repousser vers le milieu de la chaussée des feuilles mortes qu’un balayeur tentait de mettre en tas. Il s’engouffra dans sa voiture. Après 3 tentatives, sa Clio rouge démarra.
8h23… En moins de 15 minutes et à son tableau de chasse quatre feux grillés et deux tentatives d’homicide, il venait de traverser la ville ! ! ! Il coupa le moteur. Elle l’attendait. Elle l’engueula : “ Jamais à l’heure… Tu sais, ce rendez-vous, c’est le tien… Si le gars est parti, ce sera de ta faute… Et j’espère qu’il est parti, parce que cette affaire, je ne la sens pas… Tu plonges dans un sale coup… 
-L’intuition du poisson… Tu me fais rire Carla ! Mets ta ceinture, ça va pousser… ” 
Il était prêt pour un nouvel exploit ; il lui fallait encore trois coups de clé avant d’entendre ses six chevaux fatigués d’hennir. Ils avaient rendez-vous à 9 heures précises sur le parking de l’espace culturel Matisse avec un certain Luypens, un riche industriel belge propriétaire de plusieurs galeries d’art.

* * *

Un homme d’une cinquantaine d’années les observait :
“ Carla, regarde ce mec, tu penses que… ” Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, l’homme en pardessus noir s’était approché de la Clio ; Théo ouvrit la portière : “ Qui êtes-vous et que voulez-vous ? ” Il ne répondit pas et après quelques longues secondes : “ J’ai lu vos articles ce matin dans le Globe, ils m’ont beaucoup plu, en particulier Fin tragique d’une suite illogiquement achevée, vous êtes le seul à avoir défendu Boris Korsky, vous avez vu juste. Ce qu’il fait n’a rien à voir avec la piteuse production de cette engeance opportuniste venue de l’Est… Boris se détache de ce ramassis d’ordures, il a beaucoup de talent, d’ailleurs je lui ai offert une fortune, je viens de lui acheter cinq toiles. Sachez que j’ai aussi beaucoup apprécié votre recueil de nouvelles Vieilles Croûtes... Même si la dernière, celle où vous mettez Munch en scène, me semble passablement bâclée. ” Il regarda Carla : “ Qu’en pensez-vous, Mademoiselle ?
-Nous ne sommes pas venus pour parler du talent de Théophile Valentin j’espère ? ”
Agacé par l’absence de réponse, l’homme leva le ton :
“ Un certain Charles Fitzmann habite depuis quelques mois au 13 boulevard Jean Jaurès ; il possède une collection exceptionnelle de toiles de peintres russes. Je lui ai écrit plusieurs lettres, elles sont toutes restées sans réponse et vous ne pouvez pas savoir comme cela m’est désagréable… J’ai pensé que vous pourriez m’être d’un grand secours, car il est évident que ce Fitzmann vous a lu et qu’il ne peut que partager votre avis. J’ai donc pensé qu’il vous sera certainement facile de le rencontrer et vous pourriez par la même occasion parler de moi, le convaincre que je suis quelqu’un de très bien. Monsieur Valentin, arrangez moi un rendez-vous avec ce Fitzmann ! ” Il y eut quelques secondes de silence. Il sortit de la poche intérieure de son pardessus une enveloppe en kraft. Il l’agita puis reprit la parole : “ Si vous acceptez, je vous donne 5 000 euros maintenant et la même chose quand j’aurai ce rendez-vous… Je veux une réponse sur le champ. ” En se saisissant de l’enveloppe, Théo hocha la tête.
“ Vous trouverez avec l’argent un numéro de téléphone. Appelez qu’en cas d’extrême nécessité.”
Une Volvo immatriculée en Autriche l’attendait. Luypens monta côté passager. La belle suédoise démarra immédiatement.
Carla ouvrit l’enveloppe. Sur un morceau de bristol, il y avait le numéro de téléphone d’un abonné en France. Elle le glissa dans son agenda et déposa le précieux paquet dans la boîte à gants. Théo regarda sa montre : 
“ Il est 9h30, que faisons-nous maintenant ? Si nous allions rencontrer ce Fitzmann ? Avec un peu de chance, il nous offrira le petit déjeuner ! ” La pluie commença à tomber.
“ Tu ne trouves pas cette histoire incroyable Théo? Quelque chose doit nous échapper… Avant d’aller frapper à la porte de cet amoureux de la peinture russe, il me plairait d’aller voir où il habite ; qu’en penses-tu ? ”

 

 

3

Ils étaient depuis plus de 30 minutes devant le 13 du boulevard Jean Jaurès. Théo était pressé de rencontrer Fitzmann, mais Carla lui imposait sa méfiance :
“ Ne t’énerve pas Théo, nous avons le temps. Attendons de voir quelqu’un sortir.
-Et si personne ne sort ?
-Nous attendrons que quelqu’un entre ! ” Elle eut raison, personne ne sortit, mais un homme entra.
“Que fait-on maintenant ?
-Attendons qu’il sorte…
-Tu te fous de ma gueule !?
-Ecoute Théo, 10 000 euros pour un rendez-vous… Une discussion sur un parking… Un numéro de téléphone… Une voiture immatriculée en Autriche et après ? Tu es journaliste et moi photographe, nous ne sommes pas détectives !
-Tu compliques toujours les choses…
-OK ! Fais ce que tu veux ; dépose moi au Mélies, il y a Les Ailes du Désir en v.o., j’en profiterai pour réviser mon allemand. ”
Cette fois, la Clio démarra au quart de tour. Ils n’échangèrent pas un mot ; Théo avait poussé au maximum le volume du Pioneer, Lou Reed chantait Berlin. Arrivés en face du cinéma, elle lui lança sans un regard :
“ Je t’appelle demain. Ne fais pas de connerie… ”
Elle claqua violemment la portière, de toute façon elle ne pouvait pas se fermer autrement. Les derniers mots de Carla résonnaient dans sa tête :  “ … ne fais pas de connerie… ” C’était les mêmes qu’il avait hurlés à Cathy au téléphone quelques heures avant qu’elle disparaisse en Afghanistan… La communication était mauvaise, elle lui avait dit, dans un brouhaha indescriptible :
“ Je vais risquer un coup avec un Anglais, c’est dangereux mais… ” Et puis, plus rien.
Sous une pluie battante, il roula jusqu’au coucher du soleil sans vraiment savoir où il allait… Puis, il rentra chez lui. Ce soir-là, il eut de la chance pour garer sa voiture, à quelques dizaines de mètres de son immeuble. Il monta les quatre étages en silence, dans l’obscurité. Il ouvrit sa porte, s’approcha lentement de son lit, alluma sa lampe de chevet et s’étendit… Il tourna la tête vers une photo de Cathy, il l’aimait cette photo. Fragment de temps figé… Il éteignit la lumière, il n’avait pas besoin de voir la couleur de ses rêves, de ses cauchemars…
Les mâchoires de métal se refermèrent, d’un geste lent, elles lui montrèrent l’immensité des ténèbres ; elles l’invitèrent à passer la porte. Il était dans une pièce vide, silencieuse. Il s’approcha d’une autre porte, la poussa. L’obscurité s’installa, la porte se referma. Il entendit des voix, des plaintes, des pleurs. Un bruit de concasseur déchaîné rythmait ces lamentations… La vérité était là, dissimulée sous l’évidence…
Théo se réveilla, il avait froid. Il eut envie d’appeler Carla ; il tendit le bras, la main, les doigts pour tenter d’attraper le téléphone mais ce ne fut pas suffisant. Il du se lever pour décrocher le combiné. Elle mit une bonne minute avant de répondre, Théo avait eut le temps de se réinstaller sous sa trop fine couverture :
“ Allô !
-Carla ?
-Théo ?
-Je te dérange ?
-Non ! non ! il est 3 heures du matin, je dormais mais à part ça…
-Désolé !
-Bon… Maintenant, je suis réveillée, la boulangerie n’est pas encore ouverte et le canard est à l’imprimerie… alors je t’écoute !
-J’ai pensé toute la soirée à ce Luypens…
-Moi aussi… J’ai appelé le numéro, j’ai eu au bout du fil une femme, elle m’a dit que Monsieur Henry Luypens était en voyage d’affaires à Moscou et qu’il ne serait pas là avant la fin de la semaine…
-A Moscou ? Mais il était avec nous hier !
-Oui…Pourquoi Fitzmann refuse de répondre à Luypens ?
-Il faudrait le savoir… Mais comment faire ?
-Si Luypens a acheté des toiles à Korsky, il a dû le rencontrer, ils ont dû parler.
-Possible…
-Si Fitzmann aime les peintres russes, s’il possède une impressionnante collection, il en a certainement une de Korsky, il a dû lui aussi le rencontrer…
-Il faudrait donc rencontrer Korsky !
-Peut-être… On se retrouve tout à l’heure, disons à 8 heures, on ira se balader et on reparlera de tout ça.
-8 heures chez moi ?
-OK ! 8 heures chez toi. ”

 

 

 

4

Carla était à l’heure, Théo l’attendait.
“ Un café ?
-Un thé…Si tu as. Cet après-midi j’ai un boulot à commencer, je dois prendre des clichés de monuments funéraires pour un marbrier, il veut venter la qualité de sa marchandise. . . Je dois donc faire la tournée des cimetières ; il m’a donné une liste de quelques-uns de ses anciens clients et…
-Anciens clients ? Tu veux dire des…
-Tu as bien compris, mais rassure-toi les familles ont donné leur accord… Le slogan de la campagne, c’est un truc du genre ‘Le froid, la pluie, ne pourront rien contre le souvenir… ”
Il était 8h45 quand le café et le thé furent avalés. Ils commencèrent leur balade presque aussi vite. Le vent du Nord était plus froid que la veille mais la pluie avait cessé. Ils avancèrent sans parler ; Théo fut le premier à rompre le silence :
“ Elle est triste cette ville… ”
Carla ne semblait pas l’avoir entendu ou refusait de répondre à cette banalité. Ils longèrent le haut mur gris du palais de justice, mur qui se fondait dans l’espace avec le gris du ciel, mur infranchissable… Ils arrivèrent à l’angle de l’avenue de la Haute Cour et de la rue Diderot ; ils avaient le choix : suivre à droite le même trottoir, le même mur infranchissable ou partir à gauche vers la zone industrielle. Les cheminées et les entrepôts avaient eu la faveur de Carla. Ils traversèrent la zone industrielle sans se retourner ; au loin, la tour de la Fraternité, arrogante construction de verre coiffée de l’enseigne Mercedes, défiait le quartier Chanteclaire, dédale de rues bordées de petites maisons de briques rouges. Théo était né dans ce quartier populaire et, de sa jeunesse, il n’en n’avait que des mauvais souvenirs. Son père s’était fait descendre dans la station service qui était le dernier commerce à tenir le coup dans ce coupe gorge ; il venait de faire le plein de sa DS, il n’avait plus d’argent, il est parti sans payer. Résultat : décapité par une décharge de chevrotine, le pompiste savait tirer… Depuis, sa mère faisait des ménages ; de temps en temps, il lui envoyait de l’argent…
“ Alors Théo, ce Korsky, comment le trouver ?
-Il faudrait téléphoner à la galerie Gorki à Bruxelles, c’est là qu’il a exposé dernièrement et c’est certainement là que Luypens lui a acheté des toiles.
-Oui, c’est possible… ”
Ils traversèrent le secteur piétonnier du centre ville et l’immense parc Artaud. Ils étaient presque arrivés chez Théo :
“ Je ne monte pas, ma voiture est juste derrière le kiosque, je t’attends, disons… ”
Elle regarda sa montre :
“ …dans une heure. ”

 

Rouge Temps 2

 

 

5
Il klaxonna, elle lui demanda d’attendre. Il ne pu s’empêcher de penser à ce que Luypens lui avait dit :
“ … celle sur Munch me semble bâclée. ” Carla fit son apparition : 
“ Désolée de t’avoir fait attendre, il y avait plusieurs messages sur mon répondeur, j’ai dû rappeler.
-Toi aussi, tu l’as trouvée bâclée ?
-De quoi parles-tu ?
-Ma nouvelle sur…
-Tu fais allusion à ce que t’a dit Luypens ?
-Oui. Alors, tu l’as trouvée mauvaise ?
-Il y a pas mal de temps que je l’ai lue. Et toi, qu’en penses-tu ?”
Elle n’eut pas de réponse. Il haïssait Luypens.
“ Arrête-toi après le feu, je dois aller chez le photographe.
-Rejoins-moi à la banque, je vais aller faire une petite surprise à Monsieur Dupuis. ”
Le feu passa au vert, il se gara sur un arrêt de bus. Ils descendirent. Carla lui lança :
“ A tout de suite ! ”
Théo la regarda ; il la trouva belle.
“ Bonjour Monsieur Valentin, j’allais justement vous envoyer un petit courrier. Votre compte n’est pas régulièrement approvisionné, c’est délicat. J’aimerais savoir comment vous envisagez l’avenir dans notre établissement ? Vous comprenez, je vais devoir…
-Combien je vous dois ? ”
Il lui tendit un papier.
“ Avant la fin du mois, ce problème sera réglé.
-C’est la troisième fois que vous me dîtes ça, Monsieur Valentin, et je ne vois toujours rien venir ! ”
Carla venait d’entrer dans la banque. Elle observait la scène.
“ Vous êtes le chef d’agence, n’est-ce pas Monsieur Dupuis ?
-Oui !  et alors ?
-J’aimerais vous dire, Monsieur Dupuis, la vie c’est comme une autoroute. Une autoroute sans aire de repos, ça va très vite ! Il ne faut surtout pas s’endormir car tout le monde fonce… Il y a des petites voitures, des grosses, des camions et parfois il y a des accidents, des drames, alors on pleure… On se dit qu’avec le temps ça va s’atténuer, mais tout d’un coup ça resurgit… Dites moi, Monsieur Dupuis, vous avez déjà eu un accident sur cette autoroute ?
-J’ai du travail et…
-Je vous ai posé une question, répondez-moi ! Alors, vous savez ? Non, vous ne savez rien… Je vais vous dire ce qu’il y a au bout de cette autoroute ; il y a le péage et toi connard un jour aussi tu feras la queue au guichet !”
Carla, qui se retenait depuis un bon moment, se mit à rire. Un homme d’une cinquantaine d’années poussa la porte. Ils en profitèrent pour sortir. La voiture disparut vers le Nord, vers le quartier Chanteclaire.

* * *

Théo fut surpris, les volets étaient encore fermés. Carla poussa la grille du jardinet, l’herbe poussait sans retenue depuis la mort du père. Il souleva le couvercle de la poubelle et fit un rapide inventaire de son contenu : les nombreuses bouteilles vides ne lui laissaient aucun doute… Il demanda à Carla d’aller l’attendre dans la voiture, elle accepta sans poser de question, elle avait compris. Il entra sans frapper :
“Maman ? ”
Il entendit un bruit à l’étage, il escalada les dix-huit marches de l’escalier, poussa la porte de la salle de bain ; elle était là, allongée sur le carrelage blanc. La tête ensanglantée reposait dans ses vomissures. Il s’agenouilla, lui prit la main :
“ Maman, je suis là… ”
Elle essaya de parler :
“Je suis tombée, j’ai…
-Je sais, je sais… Ne bouge pas, je vais appeler les secours.”
La sirène stridente de l’ambulance n’ameuta personne, elle ne dérangea même pas un chat occupé à éventrer un sac poubelle.

* * *

Une infirmière entra dans la salle d’attente :
“ Monsieur Valentin ?
-Oui !
-Vous voulez me suivre, le Docteur Vilard aimerait vous rencontrer.
-Je vais t’attendre…
-Merci Carla. ”
Ils traversèrent un couloir et s’arrêtèrent devant une porte vitrée entrouverte, le docteur l’invita :
“ Approchez, Monsieur Valentin, asseyez-vous. ”
Théo s’installa.
“ Votre mère est dans un état critique, elle est dans le coma. L’alcool qu’elle absorbe depuis de longues années en est responsable… La médecine ne fait pas de miracle, Monsieur Valentin, il faut s’attendre au pire… Voilà…
-Merci Docteur. ”
Théo regagna seul la salle d’attente. Avant de quitter l’hôpital, il avait prévenu son frère Antonin, il était prof d’anglais au Québec ; les kilomètres et les années les avaient presque définitivement séparés. Carla l’attendait devant un distributeur de boissons :
“ J’ai faim, tu viens Théo ? ”
Elle pleurait, il lui prit les mains, ils s’embrassèrent.
Il arrêta la Clio devant l’Ecume des Jours, Théo acheta des cigarettes, Carla commanda deux croque-monsieur, un demi et un jus de tomate. Deux sandwichs complétèrent leur repas. Carla brisa un trop long silence :
“ Ta mère, elle…
-Oui, elle n’en a plus pour très longtemps. Elle est au bout du rouleau. Elle sera bientôt tranquille… ”
Carla offrit le café puis ils s’en allèrent.

 

 

 

 

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